Et si le raciste Donald Sterling lisait un peu ?
Si j’étais sûr que Donald Sterling lisait beaucoup et en plusieurs langues, je n’utiliserais pas « l’encre noire » pour écrire ce billet. Mais ayant déjà compris que sa fortune est en équilibre avec sa pitoyable ignorance, j’estime qu’il serait inapproprié de lui accorder plus d’attention dans ces réflexions. Processus qui d’ailleurs semble lui être étranger !
Je reconnais avec tristesse que certains éléments de l’espèce humaine ont le don rare de pouvoir enjamber d’un seul pas rétrograde tous les progrès des différentes civilisations. Leur vision en tunnel n’obéit qu’à la loi de la pesanteur. Ils ne s’autorisent aucune analyse rigoureuse et personnelle. C’est trop éprouvant. Ils se disent, avec raison, qu’on ne peut introduire dans un petit esprit de trop grands concepts comme l’égalité des races humaines.
S’étant habitués à seulement glisser à la surface des choses, leur jugement ne s’arrête qu’à la peau. Soit que l’autre est de la même nuance épidermique soit qu’il n’est rien du tout. Ce comportement bassement instinctif, ô combien dangereux, a déjà écrit, avec des lettres de sang, des pages d’histoire dont le plus sauvage des animaux serait peu fier. Les plus redoutables jungles n’ont pas encore expérimenté toute l’horreur que peuvent contenir ces deux mots : Génocide et Esclavage !
Je n’ai pas connu Auschwitz, je n’ai pas connu la traite des Noirs d’Afrique, mais j’entends encore l’effroyable cri silencieux des mères qui s’efforcent de protéger leurs enfants, l’appel à l’oxygène et à la nourriture des gazés et des rebelles jetés par-dessus bord. Si certains Noirs et d’autres minorités exploitées tiennent aujourd’hui une démarche altière, ce n’est point parce qu’ils ne sentent plus les ravages des coups de fouet du colon d’hier et d’aujourd’hui, s’ils ne réclament pas le fruit des corvées atrocement inhumaines de leurs ancêtres, ce n’est point parce qu’ils sont lâches, mais parce qu’ils sont mus par la noblesse du pardon qui est l’apanage des Grands. Il aurait été beaucoup plus facile de se laisser séduire par la violence dont ils ont été hier victimes.
Pour le bonheur de l’humanité et surtout pour sa sauvegarde, Jésus de Nazareth, Toussaint Louverture, Martin Luther King Jr, Mahatma Gandhi, Nelson Mandela pour ne citer que ceux-là ont tué les germes d’homicide plantés dans chaque acte d’injustice. Ils ont amené une bonne part de l’humanité à comprendre que seule la diversité est richesse, que l’individualité est illusoire, que la supériorité est ignorance, que la complémentarité est absolue, que violence est faiblesse et surtout que la vengeance ne reste jamais invengée.
Fort de ces considérations, quand j’entends des propos racistes, j’entends un appel au secours d’un individu inculte qui a le dégoût de lui-même, quand je perçois une attitude hautaine, je sens la détresse d’une âme en mal d’élévation, quand je vois des systèmes fabriquer l’injustice, je vois des instruments de guerre.
L’humanité a besoin d’évoluer et de revenir aux choses simples en libérant les âmes captives de l’égoïsme brutal. La richesse économique et l’abondance du cœur ne sont pas mutuellement exclusives. Puisse l’Etre suprême permettre à ceux prétendant posséder une supériorité liée à la couleur de la peau et aux cerveaux atrophiés de comprendre que tout ce qui est divisé aux pôles est uni au centre !
Dr Valéry MOISE
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